C'est sous le nom d’une aïeule, qui m’évoquait une contrée lointaine et pleine de magie, que j’ai décidé de donner vie à ma passion pour les récits et les mots qui les portent.
Comme je ne suis pas très conventionnelle, je n’écrirai pas que j’ai toujours aimé lire, contrairement à ce qu’affirme ma mémoire. Voilà plutôt ce qu’affirment mes parents :
Mon premier personnage de fiction (comprenez « imaginaire ») remonte à l’époque de mes trois ans. Il avait approximativement mon âge, la peau noire et s’appelait « Tilip ». Comme le médecin de famille l’avait prédit, notre amitié n’a duré que quelque temps.Je n’ai pourtant jamais cessé d’inventer des gens et des mondes étranges : depuis « l’affaire Tilip », mon imagination débordante n’est plus à démontrer. Reste à expliquer comment l’écriture s’est tout naturellement imposée à moi…En réalité, cela n’a pas été une évidence.La veille de mon entrée à l’école, j’ai annoncé à mes parents que je n’apprendrai jamais à lire ni à écrire. Au cours des semaines suivantes, un bras de fer psychologique s’est engagé.
Ma mère a gagné.
Merci à elle.